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Solana (SOL)

Blockchain (Solana) open source et cryptomonnaie (SOL) créée en 2017 et publiée en test en 2018 (avec comme nom initial Loom) et en version beta en mars 2020 par un ancien employé de Dropbox et Qualcomm, Anatoly Yakovenko, par ailleurs rapidement rejoint par l’un de ses collègues chez Qualcomm, Greg Fitzgerald.

Cette blockchain est comparable à Ethereum du fait de la possibilité d’y déployer des smart contracts – et se pose d’ailleurs en concurrente directe de celle-ci. En revanche, là où Ethereum propose actuellement environ 15 transactions par seconde, Solana déclare être en mesure de proposer quelques 50’000 transactions par seconde, ce avec des coûts de transactions beaucoup moins élevés que chez sa concurrente (de l’ordre de quelque 0,00025 USD par transaction.

La principale raison de cette augmentation de vitesse de transactions et de scalabilité, ce sans sacrifice de décentralisation par rapport à d’autres blockchains, tient à un modèle original d’architecture temporelle (ou d’« horloge cryptographique ») dénommé proof of history (PoH). Sur Solana, il n’y a ainsi pas de réel mécanisme de consensus : les nœuds ne sont pas en concurrence entre eux pour valider un bloc (il n’y a par conséquent pas de « travail » au sens de la preuve de travail) mais se mettent en revanche d’accord sur l’ordre chronologique de l’enregistrement des transactions. Ce faisant, les validateurs du réseau sont choisis en fonction de leur quantité de détention préalable de SOL, de sorte que Solana utilise toutefois bien la preuve d’enjeu pour le choix de ces derniers.

Le protocole utilisé (dénommé Turbine) transmet en outre les données des transactions en plus petits paquets que les blockchains traditionnelles et propose également un hachage séquentiel en continu d’où chaque sortie débouche sur l’entrée suivante générant un nouveau hash.

Malgré ses avancées technologiques, la blockchain Solana n’est pas exempte de controverses. En avril 2021, un audit indépendant révéla que les créateurs de Solana auraient communiqué des informations inexactes sur le nombre de SOL émis sur la plate-forme, et se seraient en réalité constitué une réserve occultée de près de 13 millions de SOL. Depuis fin 2021, cette blockchain est en outre victime de congestions intermittentes dans son trafic de transactions, semant ainsi le doute quant à ses promesses de scalabilité élevée. Un blocage important est notamment survenu en décembre 2021 suite à la mise en ligne d’un jeu vidéo dénommé SolChicks et ayant entraîné une activité excessive d’achats et de ventes des jetons natifs de ce jeu sur la chaîne par l’intermédiaire de bots (algorithmes) de trading automatique.

Sous l’angle centralisé, l’entreprise Solana est notamment constituée d’une société de capitaux, Solana Labs Inc., basée à San Francisco, ainsi que d’une fondation à but non lucratif, la Solana Foundation, créée à Genève et actuellement basée à Zoug.

Depierre/Lapinte/Morin/Reymond, Lexique de la blockchain, https://cdbf.ch/lexique/solana-sol/, 10 mars 2022.
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