Protocole permettant la numérotation, par ordre croissant de leur émission, de chaque satoshi émis sur la blockchain Bitcoin. Conçu en février 2022 par l’informaticien américain Casey Rodarmor, ce protocole a tout d’abord pour but d’individualiser chaque satoshi. Le terme « ordinal » est ainsi employé pour désigner tant le protocole en tant que tel que l’identifiant unique attribué par celui-ci à chaque satoshi ainsi individualisé.

En sus de l’individualisation de chaque satoshi, le protocole permet également de lier, via une transaction dédiée, un satoshi individualisé à des données spécifiques, par exemple du texte, une image ou une vidéo. Ce processus, appelé « inscription », permet d’émettre, sur la blockchain Bitcoin, l’équivalent des Non Fungible Tokens émis sur la blockchain Ethereum selon la norme ERC-721, sachant que – comme dans la blockchain Ethereum – le fichier représenté est conservé off-chain via un hash. A titre d’exemple l’« inscription ID » d’un ordinal est représentée par un nombre comme  « fb3c060cd4506731c3295311e9bc0e8d8d0d865f72c5175494c9acb31710e3dfi0 », auquel on peut par exemple retrouver le fichier numérique lié au moyen d’explorateurs blockchain comme https://ordiscan.com.

Ces fonctionnalités de dénomination et d’inscription ont été principalement rendues possibles par les mises à jour du réseau Bitcoin via les soft forks SegWit et Taproot/Schnorr, qui permettent – en résumé – d’utiliser les parties inutilisées d’un bloc pour introduire des scripts proches de ce que constituent les smart contracts.

Le protocole ordinal a suscité de nombreux débats au sein de la communauté Bitcoin. Un pan de celle-ci considère que les « ordinaux » inscrits détournent le réseau de son but initial d’offrir un moyen de paiement universel et décentralisé, et portent en outre atteinte à sa scalabilité. D’autres estiment que les ordinaux constituent une évolution naturelle du réseau, rendue directement possible par les règles de son code.